Comment définir la « synodalité » ?
Le mot synode vient du grec sun-odos, une route parcourue ensemble. À travers cette notion de démarche commune, la synodalité se présente donc comme un processus durant lequel il s’agit d’écouter et de discerner la volonté de Dieu pour l’Église de ce temps, en impliquant la totalité des baptisés. Pour l’ecclésiologue Gilles Routhier, le terme de synodalité « dit quelque chose de la forme originale de gouvernance dans l’Église, puisqu’il implique un travail en commun, la venue en assemblée, à travers la participation différenciée de tous ». Plutôt qu’une définition théorique, Isabelle Morel, théologienne et coautrice du Petit manuel de synodalité (lire ci-contre), préfère parler de critères de synodalité : « La synodalité est comme un mode de gouvernance de l’Église qui fait entrer dans une dynamique. Pour cela, il faut d’abord pouvoir écouter les personnes, et l’Esprit Saint à travers elles. » Elle détaille la démarche : « L’ensemble du processus synodal a plus de poids quand il commence par écouter la voix des baptisés. Pour respecter un processus de maturation, il est nécessaire de laisser du temps, des moments de silence. Le rassemblement doit avoir lieu au nom de Jésus-Christ, avec une variété des états de vie et des situations des personnes. » Cette représentativité est nécessaire pour permettre l’écoute du « sensus fidei » des fidèles. Le concile Vatican II affirme en effet que « la collectivité des fidèles ne peut se tromper dans la foi » (Lumen gentium n. 12) et que ce sens de la foi est « éveillé et soutenu par l’Esprit Saint ».
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